dimanche 20 novembre 2011

Mon doux clochard céleste

A Hervé
Juillet 2001

Quand au détour d'une oraison funèbre

J'aperçois une clarté

Mon allié faste échappé des ténèbres

Mon dos d'abîme

Mon allié né des songes

Abasourdi par une étoile clouée là

Tu as poussé ma peine de ton étreinte

Orphelin d'étendues

A la pointe de ton âme

Les yeux écarquillés

Tu pourfends l'âge obscur.

Idéogramme amoureux

Paris, mars 2001


C'est une libellule, un oiseau-lyre,

Un archange inspiré invitant au baiser.
C'est une promesse d'envol, un objet de désir,

C'est un cri.


C'est une main tendue.

C'est une pluie battante.

C'est la fertilité des songes fécondés.


C'est l'invitation au voyage.
C'est l'élan, c'est un don, une promesse.

C'est une colombe battant des ailes

Prête à prendre son envol.


C'est ton cerf-volant.
C'est un coeur inspiré, c'est un coeur échangé.

C'est la danse d'une âme qui bat pour te combler.


C'est l'amour harnaché.

C'est l'alezan ailé.

C'est une certitude.

C'est ta droite, ton étoile,

C'est la vertu qui s'offre,

Le lien d'âme, l'effusion des enfants.


C'est un oiseau rapace, un petit d'aigle

Un aiglon piaffant de joie,

battant des ailes d'impatience.

C'est une danse de joie.

C'est un profil altier.

Une jeune couronne fine et franche.

C'est une silhouette en marche.


Elle s'est penchée vers toi et t'a donné son coeur.



vendredi 16 septembre 2011

La nuit - le jour - 7 février 2011

Cante jondo 

De chaque écaille du dragon, la paroi froide, létale... de chaque secousse de sa queue ténébreuse, un pas de plus dans le gouffre poisseux, les yeux écarquillés, les peaux nues muant à une vitesse vertigineuse, vertigineuse. « De l'azur nous toucherons la transparence »... Ce bleu, ce bleu de Perse, ce bleu cobalt, cette pincée d'azur, comme un poinçon attestant la légitimité rigoureuse du pacte, son inéluctabilité, l'étau resserré, calibré au plus près. Ascension vers le jour entraînant les cohortes de créatures affamées, avides, tendant leurs mains éperdues, juste avant le non sens, juste avant la ptôse. Flèche de pur désir tendue du fond de la nuit la plus profonde. Le jour ne sait rien de la nuit. Le jour est une crête amnésique, un seuil, une embellie. Les couleurs diaphanes du jour depuis la nuit sont pâles. La nuit, coups de boutoir et décapitation. La nuit lépreuse, la nuit édentée, la nuit puanteur vous entraînant dans ses cloaques. La nuit borgne aux miroirs déformants. Oiseleur, maître des mondes, oiseleur, prince des ténèbres, expert en pièges et artifices.
Le jour est unité, alliance, vérité... La nuit, le chemin inéluctable de sa conquête.
La nuit est connaissance, la nuit les philtres et leur gourmande et délectable élaboration. La nuit, le lent arraisonnement ; la nuit, ses vertiges et la peau de chagrin, le dur devoir à étreindre en bout de course. Nulle nuit n'échappe à son jour. A chaque nuit, son jour. Dans la nuit et ses marges, le kaleïdoscope aux mille visages, le creuset où s'ébauchent les possibles. La nuit fertile des chants les plus profonds, des serments les plus doux, la nuit aux caresses irisées, à la plénitude matricielle. La nuit, vestale initiatrice. Chaque marche foulée est promesse de délivrance. Chaque précipice évité, promesse d'architecture éblouissante. La nuit est chair sur les os qui sont le jour. La nuit, le chaudron où cuit lentement la destinée du monde.


Quelques éclats de sel sur le bout de la langue

Paris, le 9 octobre 2010

Quelques éclats de sel sur le bout de la langue...
A Audriel

A quelles fêlures anciennes ont-ils puisé l'encre de leur persévérance ?
Aux sources de l'enfance...
Aux sources de l'enfance ils boivent l'eau amère
Vrillée dans le regard la nudité des êtres leur giclant au visage
Et sur le fil tendu de leur force fragile
Rose lilas la peau diaphane qui tâtonne dans l'ombre de nos indifférences
Longue écharpe d'amour jetée sur nos souffrances
Ils avancent
vêtus d'éclat serein dans leur nudité pâle

Il y a de l'aube et du ciel et du rire dans leur nom
Comme un huit couché ils ont trouvé la clef de belle nourriture
Une émotion à fleur de lèvres au risque renouvelé
Le doigt sur la gâchette visant nos certitudes

Traduction en espagnol -

Destellos de sal en la punta de la lengua...

A Audriel
(pareja de cantautores)

En que antiguas heridas tomaron la tinta de su perseverancia ?
En las fuentes de la infancia...
En las fuentes de la infancia beben el agua amarga
Clavada en la mirada, la desnudez de los seres les salta a la cara
Y sobre el hilo tendido de su fuerza frágil
Rosa lila la piel diáfana que tantea en la sombra de nuestra indiferencia
Larga bufanda de amor cobijando nuestros sufrimientos

Avanzan
Vestidos de resplandor sereno, en su pálida desnudez
Hay alba y cielo y risa en su nombre
Como un ocho tendido
Encontraron la clave de bello sustento
Una emoción a flor de labios
En renovado riesgo
El dedo en el gatillo apuntando a nuestras certidumbres.


http://www.resonancias.org/content/read/1246/ideograma-amoroso-y-otros-poemas-por-claudia-carlisky/

http://www.myspace.com/audrielsongs
http://www.dailymotion.com/video/x6p44i_audriel-emporte-une-impro_music

jeudi 21 juillet 2011

Ta peau bleue - 1990


Roche, roche, rocheuse,
Incandescente, poreuse,
Ta peau bleue, lignée de terre,
Eau argileuse, eau limoneuse,
Ton ciel matriciel gorgé de coquillages,
Ton eau chantante précipitée du haut plateau.

Flûte de pan, soleil dansant
Dans l'écume des mots,
Dans le ruissellement des notes.
Argile féconde, luxe de sons
Égrenés dans le vent du haut plateau
Descendent en chantant jusqu'au lac
Où s'ébattent tes enfants.

Roche, roche, rocheuse,
Incandescente, poreuse,
Où percute le rire nacré de tes enfants.
Ruissellement d'argent sur ta peau rocailleuse,
Ta peau bleue aux soupirs de corail.