mercredi 13 octobre 2010

ELANS

Paris, le 9 octobre 2010

Quelques éclats de sel sur le bout de la langue...
A Audriel

A quelles fêlures anciennes ont-ils puisé l'encre de leur persévérance ?
Aux sources de l'enfance...
Aux sources de l'enfance ils boivent l'eau amère
Vrillée dans le regard la nudité des êtres leur giclant au visage
Et sur le fil tendu de leur force fragile
Rose lilas la peau diaphane qui tâtonne dans l'ombre de nos indifférences
Longue écharpe d'amour jetée sur nos souffrances
Ils avancent
vêtus d'éclat serein dans leur nudité pâle

Il y a de l'aube et du ciel et du rire dans leur nom
Comme un huit couché ils ont trouvé la clef de belle nourriture
Une émotion à fleur de lèvres au risque renouvelé
Le doigt sur la gâchette visant nos certitudes

Traduction en espagnol -
Destellos de sal en la punta de la lengua...

A Audriel
(pareja de cantautores)

En que antiguas heridas tomaron la tinta de su perseverancia ?
En las fuentes de la infancia...
En las fuentes de la infancia beben el agua amarga
Clavada en la mirada, la desnudez de los seres les salta a la cara
Y sobre el hilo tendido de su fuerza frágil
Rosa lila la piel diáfana que tantea en la sombra de nuestra indiferencia
Larga bufanda de amor cobijando nuestros sufrimientos

Avanzan
Vestidos de resplandor sereno, en su pálida desnudez
Hay alba y cielo y risa en su nombre
Como un ocho tendido
Encontraron la clave de bello sustento
Una emoción a flor de labios
En renovado riesgo
El dedo en el gatillo apuntando a nuestras certidumbres.


http://www.resonancias.org/content/read/1246/ideograma-amoroso-y-otros-poemas-por-claudia-carlisky/

http://www.myspace.com/audrielsongs
http://www.dailymotion.com/video/x6p44i_audriel-emporte-une-impro_music

mardi 27 juillet 2010

Les corbeaux menacent encore le ciel - 1989





Les corbeaux menacent encore le ciel.

De quel chemin de croix me parlent-ils?


De quel sommeil aux songes pourpres


M'annoncent-ils l'expiation


ou d'un linceul propitiatoire


Le baiser perfide et fallacieux de l'abandon ?


Palpitent et pépient, pépites dans mon lit


Se lient et me délient de tout délit commis.


Palpite sans raison mon coeur à l'unisson.


Le champ du ciel obscur s'ouvre enfin


Et du songe noir et rouge, de l'onde


Sort l'étendard blanc et bleu de ciel.


De l'azur nous toucherons la transparence


Et dans l'ordre des choses retiendrons l'immanence.



dimanche 25 juillet 2010

Source verticale


Mouds le grain de l'aurore
Ruisselle
Palpite au creux des gorges froides
Broie les tiédeurs exsangues
Percute les yeux caves
Blesse, altère,
tords les gémissements rauques
Noués dans les viscères
Violente
Terrasse, convulse,
Pétris les voyageurs sans âme
Hurle
Sème l'effroi
Distille la terreur
Puis
Quand de ce bouche à nerf à bouche
L'âme cisaillée d'orgueil
De ses cendres renaît
Balance leur les orgues
Les jets, les ruissellements d'aurore
Par grands seaux
Laisse-les pantelants
Rassasiés de beauté
Malmène-les jusqu'à l'extase

Idéogramme amoureux


Paris, mars 2001


C'est une libellule, un oiseau-lyre,

Un archange inspiré invitant au baiser.

C'est une promesse d'envol, un objet de désir,

C'est un cri.


C'est une main tendue.

C'est une pluie battante.

C'est la fertilité des songes fécondés.


C'est l'invitation au voyage.

C'est l'élan, c'est un don, une promesse.

C'est une colombe battant des ailes

Prête à prendre son envol.


C'est ton cerf-volant.

C'est un coeur inspiré, c'est un coeur échangé.

C'est la danse d'une âme qui bat pour te combler.


C'est l'amour harnaché.

C'est l'alezan ailé.

C'est une certitude.

C'est ta droite, ton étoile,

C'est la vertu qui s'offre,

Le lien d'âme, l'effusion des enfants.



C'est un oiseau rapace, un petit d'aigle

Un aiglon piaffant de joie,

battant des ailes d'impatience.


C'est une danse de joie.

C'est un profil altier.

Une jeune couronne fine et franche.

C'est une silhouette en marche.


Elle s'est penchée vers toi et t'a donné son coeur.



Mon doux clochard céleste

A Hervé
Juillet 2001

Quand au détour d'une oraison funèbre

J'aperçois une clarté

Mon allié faste échappé des ténèbres

Mon dos d'abîme

Mon aliéné des songes

Abasourdi par une étoile clouée là

Tu as poussé ma peine de ton étreinte

Orphelin d'étendues

A la pointe de ton âme

Les yeux écarquillés

Tu pourfends l'âge obscur.

Funambule sur la crête d'un songe


Paris, le 24 mai 2000

Laisse-moi en paix,

Ma soeur d'eau bénite et de terre étrangère.

Ma langue se tait en atteignant tes lèvres.

Tu as poussé en moi comme une vierge folle.

Tes lichens et tes lierres ont étouffé mes pleurs

Et couvert mes rires.

Mes doigts sont rivés à tes hanches

Et l'éclat de mon sang a collé à ta peau.

Tu lorgnes, douce amère, sur le rond de mes joues

Et mon chant te cloue net dans un conte sévère

Où tu serais ma soeur et je serais ton frère,

Ou cette prépubère un peu niaise,

Funambule Ophélie,

Qu'un léger vent bascule et fait taire.

Somnambule Ophélie,

Funambule sur la crète d'un songe,

Ta langue sans apprêt couvre la terre entière.
Traducción al castellano

Funámbula en la cima de un sueño

Déjame en paz
hermana de agua bendita y de tierra extranjera.
Mi lengua se calla al alcanzar tus labios.
Has crecido en mí como una virgen loca.
Tus liquenes y tus hiedras ahogaron mis llantos y cubrieron mis risas.
Mis dedos se pegaron a tus caderas y el resplandor de mi sangre empapó tu piel.
Miras de reojo, dulce amarga, mi mejilla alegre y mi canto te inmoviliza en un cuento severo
donde serías mi hermana y yo sería tu hermano
o esa puber un poco tonta,
funámbula Ofelia, que el más leve viento vuelca y enmudece.
Sonámbula Ofelia, funámbula en la cresta de un sueño,
tu lengua sin artificio cubre toda la tierra.




Sur le tranchant de l'aube


Puissante la poussée d'un monde en renaissance.
Flèche azur d'un archer veillant depuis des siècles
Dont l'ardeur scintillante ricoche dans l'eau claire.

Véhément le songe secoue la sclérose amnésique
D'un monde qui se dérobe sous le poids de ses ans.
Et cette langue atrophiée,
En bouillonnements d'aurore ruisselante,
déchire le bâillon de l'oubli.

Je l'ai vu dans ton chant.
A l'assaut de ta gloire,
Sur le tranchant de l'aube,
Tu largues les amarres sur une mer d'acier.
Et la flèche trempée au plus limpide du songe
Fait une percée d'azur au coeur de l'horizon.




Sobre el filo del alba

Potente el empuje de un mundo renaciente
Flecha azul de un arquero velando desde hace siglos
Cuyo ardor centelleante rebota en el agua clara.
Vehemente el sueño sacude la esclerosis amnésica
De un mundo que vacila bajo el peso de sus años.
Y esta lengua atrofiada
En borbotones de aurora chorreante
Arranca la mordaza del olvido.
Lo he visto en tu canto.
A la conquista de tu gloria,
Sobre el filo del alba,
Sueltas las amarras hacia un mar de acero.
Y la flecha templada en lo más límpido del sueño
Abre un claro de infinito en el corazón del horizonte.

Para empezar, para y gracias a Juanba que me lo pidio


Para Juan Bautista, el 24 de julio 2010, en Paris -

Sos un buque en el alba

Sos un buque en el alba, un temblor, un deseo.
Sos un par de amapolas movidas por el viento.
Sos un trozo de azúcar, en almíbar y cielo.
Sos un pie, sos un águila, sos un burro anclado cayéndose del peso.
Sos temor y sos yo. Un nenúfar abierto, un dilema, una flor.
Sos un canto sin cauce, un hemisferio peregrino.
Un barranco de tiza, sos alcoba.
Sos risas desangrándose.

Sos halago y demás.
Sos tu vida y sos llanto.
Un barranco de tiza, un peldaño en el mar.

Sos de prisa, sos tu tía, desalmado y fervor.
Sos ayuno y derrota, rubí y esplendor.
Sos un tiro en la frente de marchito desecho.

Sos alborada inmensa, acantilado vivo
Erguido.
Sos.