Claudia Carlisky
Le silence reviendra sur ses pas
Poème nominé au Concours Simone Landry le 8 mars 2010,
Journée Internationale des Femmes
Paris, le 29 mai 2000
Par petites touches j'arriverai au coeur des choses,
là où la nature se désaltère.
Alors, peut-être oserai-je la fidélité.
Alors, peut-être le silence me fera-t-il une place en sa présence.
L'armée des ombres, gardienne spéculaire,
Aplanira ses ailes et s'effacera.
J'aurai alors les trois étoiles pour guider mon regard
Et les deux lions pour diriger ma route.
Lorsque j'arriverai au coeur des choses,
là où la ligne et le tracé ne font plus qu'un,
J'oserai habiter le silence et pardonner aux signes
Leur incommensurable lenteur,
Ma torpeur et ma dette.
Lorsque je parviendrai au seul vouloir,
Oh oui, lorsque je parviendrai au seul vouloir,
Là où la route se fait étroite et le chant profond,
Là où le chant se fait aigu, non pas grêle mais clair,
Le silence reviendra sur ses pas. Il surgira, intact,
De cette enfance sans équivoque où les oiseaux ne craignaient rien.
lundi 25 juin 2012
dimanche 27 mai 2012
La pierre des merveilles - 28 mars 2011
Les
boucles d'oreilles posées sur la table lui faisaient penser à deux
lions sentinelles protégeant quelque trésor ou à deux casques de
chevaliers scintillant à la veille d'une bataille.
Elle
n'avait aucun pouvoir sur le flot de ses récits et surtout pas sur
leurs méandres, comptant sur chaque accident de la route pour
ralentir ou accélérer leur débit, évitant tel ou tel écueil,
s'agrémentant d'entrelacs ou du tumulte d'un jaillissement inattendu
selon l'ordre des cailloux ou de la mousse spongieuse rencontrés en
chemin. L'armée des ombres veillait, tapie au fond, recouverte d'une
eau saumâtre repoussante, camouflée tour à tour en porteuse de
malaria, de dysenterie, ou de fièvre abyssales. Elle n'osait y
porter la pointe de son bâton, pressentant une découverte
embarrassante. La faune grotesque qui en cachait l'entrée
allait-elle lui sauter au visage ? Parviendrait-elle à l'écarter
pour en tirer son alphabet, pour gravir l'échelle du sens qui
l'habitait, elle en était certaine. Sa lâcheté, c'était bien ça,
sa lâcheté l'empêchait d'affronter la face livide qu'elle
discernait au-dessous d'elle. L'air était traversé de courants
frigorifiants. Ses membres se tétanisaient. Elle sentait que si elle
ne trouvait pas l'élan de jeter un pavé dans la mare, l'effroi
d'avant les commencements aurait tôt fait de geler toute tentative.
Des sueurs froides traversaient son corps. Ses yeux parcourus de tics
nerveux scrutaient la fange striée de quelques rais de lumière.
Un
éclair traversa son esprit alors que son regard se portait vers un
éclat d'or pur. Une pierre d'un bleu inouï incrusté de filaments
et de virgules d'or émergeait de cette boue indistincte. Des rayons
rougeoyants d'une lumière crépusculaire accompagnèrent les gestes
nerveux et précis qui lui permirent d'extraire à l'aide de son
bâton un caillou poli par le temps au formes tantôt arrondies comme
un galet, tantôt prismatiques comme un diamant de la dimension d'un
poing. C'était, elle en était maintenant certaine, un lapiz-lazuli.
La pierre des merveilles au bleu profond comme un ciel afghan
reposait à présent dans sa main apaisée. La lumière rasante du
soleil couchant lui indiquait la route du retour. L'esprit et le
coeur léger, elle sut alors qu'elle ne craignait plus rien.
mercredi 23 mai 2012
samedi 19 mai 2012
les pétales de la mémoire
11/06/06
Résider
au cœur d’ananké comme en un labyrinthe.
L’il y
a a dévoré la place. Les bêtes sont lâchées.
La
pulsation intime a perdu la mesure.
A pas
feutrés, d’une main moite,
J’effleure
les pétales de la mémoire
au
souffle du silence.
Emiettement
du temps.
A la
recherche de la durée salvatrice.
Habitacle de chair et de silence,
Habitacle de chair et de silence,
En
pluies fertiles en vérités.
La mort
resserre son étreinte d’absence à soi,
Dressant
une statue de sel
d’où
les fulgurances amorties
s’échappent.
Habla Palomalba
Aux alentours de 1990
Habla
Palomalba
Habla
sabia savia
Palomalba
sabia savia
Sabia
Paloma Habla Savia Sabia
Savia
Palomaalba Sabia Savia Sabía Sabor
De
Leche Sabia Savia Alba Paloma Habla Palomalba
Alba
Sabía a leche Paloma Sabia Habla Habla Habla
Alba
Alba Alba Alba Alba Alba Alba Alba Alba Alba
Habla
Habla Habla Habla Habla Habla Habla Habla
Sabia
Sabia Sabia Sabia Sabia Sabia Sabia Sabia
Savia
Savia Savia Savia Savia Savia Savia Savia
Palomhabla
Palomhabla Palomhabla Palomhabla
Habla
Paloma Habla Paloma Habla Paloma
Sabia
Alba Habla Habla Alba Sabia
Savia
Alba Sabia
Habla
De la neige dans la mémoire
Croyant voir un nouveau présage
Mais j'ai du soleil dans les yeux
de
la neige dans la mémoire,
Le corps rompu par le milieu
et l'âme qui flotte comme un nénuphar
oublie les méchants comme les sages
Il y a des loups aux visages d'anges
au sourire trop doux qui cache la
fange,
des cœurs en prison qu'on ne retient
pas
Les initiales du souffle
21
février 1986
Les
initiales du souffle sont gravées à même la roche, sur le flanc
gauche de la grotte. La roche irriguée frémit et s'arrondit à
fleur de faille.
Surplombant
la mer, conteur de ciel, et le souffle en elle, la grotte, la roche
dans le contre-ciel interroge le temps et du baume répand, fil
d'immortel.
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