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mardi 26 juin 2012

Article d'Alicia Dujovne Ortiz paru dans Resonancias literarias sur ma poésie




Poesía
01 03 2007


                                                                                                                                     
Claudia Carlisky entre la matière et la Loi, par Alicia Dujovne Ortiz 

La preuve de la cohérence interne et de l’authenticité de cette poésie c’est l’auteur, elle-même, qui me l’a donnée, il y a de cela quelques années, lorsque j’ai présenté son œuvre dans une galerie parisienne. J’avais préparé les questions de rigueur, pensées pour que le public, lecteur ou non de poésie, reçoive des lèvres de la poète quelques indications qui lui servent de boussole.Claudia Carlisky m’a écoutée avec gentillesse et m’a répondu à sa façon. Ses réponses consistèrent à lire les poèmes qui pour elle sans l’ombre d’un doute
en était la plus éclatante explication. A aucun moment elle n’eut recourt à un langage intermédiaire qui servit de pont. Ce qu’elle avait voulu dire était, et dans la seule langue possible, celle du poème. Ne parlait-il pas de lui-même ? A cet instant, j’eus la sensation que si Claudia avait eu l’obligation de s’expliquer avec d’autres mots que ceux de son poème, comme Saint-Jean de la Croix ou Sainte-Thérèse d’Avila, à qui leurs confesseurs ordonnèrent de gloser sur leur poésie pour la mettre à la portée de tous, elle aurait fait la même chose qu’eux, un autre poème.
L’excellent poète argentin, Edgar Bayley a écrit sur le caractère « forcé » de l’acte poétique. Ce n’est pas une expression très jolie mais elle remplit parfaitement sa fonction : indiquer l’existence d’une poésie qui ne peut être autre chose que ce qu’elle est, et qui, partant d’une nécessité forcée (c’est-à-dire de quelque chose qui n’aurait pas pu ne pas être écrit), ne peut s’exprimer que d’une seule façon, la sienne.
La référence aux deux mystiques espagnols n’est pas fortuite. Claudia Carlisky s’adresse ouvertement au destinataire occulte, mais bien palpable ou respirable, de sa poésie, dans un seul de ses poèmes, « Offrande». Là, elle l’appelle, sans ambages, « Seigneur ». Dans les autres, son nom est « feu » (« nostalgie du feu », « doux feu de la bonté »), à moins qu’on ne le reconnaisse comme « la rive fraîche d’un ruisseau » où l’on parvient enfin, ou comme « le continent perdu » que l’on recherche sans relâche. Ce lieu ou être ardent et rafraîchissant est l’un des deux pôles de l’œuvre de Claudia. L’autre est la matière. Trois degrés ou marches semblent la composer. Nous somme devant une matière alternativement sentie comme enfermement (« langueur moribonde », « malentendus, paresse », « manque à être ») ou savourée avec une sensualité gourmande qui annonce la sortie de la prison charnelle (« lactescence gustative », « abundante abertura » ; ou perçue dans sa porosité, dans sa nature translucide (« pulpe veinée de lumière »). Le passage de la matière fermée à la lumière ouverte nous mène du « glauque » et « gélatineux » qui provoque rejet et répugnance à « travers la transparence tactile de la chair des mots » et de la chair amoureuse où l’on peut connaître les « saveurs indicibles » (plaisir de la poésie, plaisir de l’amour) jusqu’à ce que le « Seigneur » offre à la fin du chemin : « l’étendue de ton bien ».Ce « Seigneur » a un genre bien déterminé. Si bien déterminé que toute la poésie de Claudia Carlisky suggère une douloureuse traversée qui va de la mère au père, de la « paix mousseuse du giron maternel » jusqu’à la purification par « l’air de la Loi », Loi en majuscules, Loi paternelle qui ouvre les poumons et libère l’accès à l’innocence. Pas un retour, pas un retour à l’enfance mais y parvenir après un long voyage. Les poèmes légers de Claudia Carlisky, des chansonnettes dansées sur la pointe des pieds sonnent comme une récompense, une légèreté gagnée et méritée. "L’étendue de ton bien" rentre dans deux ou trois vers pleins de clarté.
Entre les deux pôles de la matière et de la Loi s’étend l’attente. Claudia a peint cette attente dans l’un de ses tableaux, utilisant une matière saturée de lumière. L’attente n’a pas été vaine, les « ventouses de rien » appliquées sur une chair évanouie comme d’une « orchidée pleine de langueur » sont devenues plénitude. Poésie mystique ? En tout cas, poésie dont le début est nostalgie et dont la conclusion est une célébration.
Traduction - Claudia Carlisky


http://www.resonancias.org/content/read/648/






samedi 14 mai 2011

Claudia Carlisky entre la materia y la Ley, por Alicia Dujovne Ortiz

POESÍA
01 03 2007
Claudia Carlisky entre la materia y la Ley, por Alicia Dujovne Ortiz

Claudia Carlisky
La prueba de la coherencia interna y de la autenticidad de esta poesía me la dio la autora hace unos años cuando presenté su obra en una galería de París. Yo había preparado las preguntas de rigor, pensadas para que el público, lector o no de poesía, recibiera de labios de la poeta algunas indicaciones que le sirvieran de brújula.

Claudia Carlisky me escuchó con gentileza y me respondió a su modo. Sus respuestas consistieron en leer los poemas que para ella sin ápice de duda lo aclaraban todo. En ningún momento recurrió a un lenguaje intermedio que hiciera de puente. Lo que había querido decir estaba dicho, y en la única lengua posible, la del poema. ¿Éste no hablaba por sí solo? En ese momento tuve la sensación de que si Claudia hubiera estado obligada a explicarse con otras palabras que las de su poema, como San Juan de la Cruz o Santa Teresa de Avila, a quienes sus confesores ordenaron glosar su poesía para ponerla al alcance de todos, habría hecho lo mismo que ellos: otro poema.

El excelente poeta argentino Edgar Bayley ha escrito sobre la “forzosidad” del acto poético. No es una hermosa palabra pero cumple perfectamente con su función: indicar la existencia de una poesía que no puede ser otra cosa sino lo que es, y que, partiendo de una necesidad forzosa (vale decir, la de algo que no habría podido no ser escrito), sólo atina a expresarse de una manera, la suya.

"Retrato" de Claudia Carlisky, ténica mixta sobre cartón.
La referencia a los dos místicos españoles no es casual. Claudia Carlisky se dirige abiertamente al destinatario oculto, pero palpable o respirable, de su poesía en uno solo de sus poemas, “Ofrenda”. Allí lo llama, sin ambages,

“Señor”. En los demás su nombre es “fuego” (“nostalgia del fuego”*, “dulce fuego de la bondad”*), a menos que no se lo reconozca como

la “orilla fresca de un arroyo”* al que por fin se llega, o como “el continente perdido”* al que se busca sin pausa. Este lugar o ser ardiente y refrescante es uno de los dos polos en la obra de Claudia. El otro es la materia.

Tres grados o tres peldaños parecieran componerla. Estamos ante una materia alternativamente sentida como encierro (“languidez moribunda”*, “malentendidos, perezas”, “falta de ser”); o paladeada con una sensualidad golosa que preanuncia la salida de la cárcel carnal (“lactancia gustativa”*, “abundante abertura”*);

o

percibida en su porosidad, en su naturaleza translúcida (“pulpa estriada de luz”*). El pasaje de la materia cerrada a la luz abierta nos lleva desde lo “glauco”* y lo “gelatinoso”* que produce rechazo y repugnancia, a través de “la transparencia táctil de la carne de las palabras*” y de la carne amorosa donde pueden conocerse los “indecibles sabores” (placer de la poesía, placer del amor), hasta aquello que el “Señor” ofrece al final del camino: “la extensión de tu bien”.

"La espera" de Claudia Carlisky, óleo sobre papel.
Este “Señor” tiene un género bien determinado. Tan bien determinado, que toda la poesía de Claudia Carlisky sugiere una dolorosa travesía que va de la madre al padre, de la “paz espumosa de la falda materna” hasta la purificación por “el aire de la LEY”. LEY con mayúsculas, LEY paterna que abre los pulmones y que libera el acceso a la inocencia. No de regreso, no volviendo a la infancia sino llegando a ella después de un largo viaje. Los poemas ligeros de Claudia Carlisky, cancioncitas bailadas en puntas de pie suenan a premio, a levedad ganada y merecida. La “extensión de tu bien” cabe en dos o tres versos llenos de claridad.

Entre los dos polos de la materia y de la Ley se extiende la espera. Claudia ha pintado esa espera en uno de sus cuadros, utilizando una materia traspasada de luminosidad. La espera no ha sido vana, las “ventosas de nada”* aplicadas sobre una carne desmayada como de

“orquídea lánguida” se han convertido en plenitud. ¿Poesía mística? En todo caso, poesía que

comienza

con añoranza y concluye con celebración.

Notas * Extraídos de la selección de poemas Concierto para un rostro — Concerto pour un visage, publicado en París.